La chute du senior : un problème de santé publique

Mar 2017

Étude réalisée par CLINIBED avec ses partenaires équipes soignantes d’EHPAD et du CHRU de Lille.

La chute constitue un problème de santé publique et un événement potentiellement grave chez la personne âgée. La chute du senior constitue une réelle préoccupation des équipes de soins dans les établissements et les soignants à domicile. En effet, chaque année, environ 1/3 des personnes âgées de plus de 65 ans chutent. On observe que le risque de chute augmente fortement avec l’âge : les chutes touchent 55% des personnes de plus de 90 ans. Le risque de chute est plus important chez la femme (prévalence plus élevée de l’ostéoporose). Les troubles cognitifs, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer chez le senior augmente fortement le risque de chute. Les conséquences des chutes chez les personnes âgées sont souvent importantes et graves.

On estime que 20 % des chutes des personnes âgées nécessitent une intervention médicale et que 10% se compliquent d’un traumatisme grave. Lorsqu’elles entrainent un passage aux urgences, 37% des chutes conduisent à une hospitalisation, cette proportion augmentent avec l’âge : 27% entre 65 et 69 ans; 44% après 90 ans.

Le risque de chute le plus élevé en EHPAD survient dans les premières semaines d’entrée en EHPAD. Cela s’expliquerait par le changement de lieu de vie qui passe d’un endroit familier à un environnement méconnu, d’où une perte de répères.

Cause de chutes

La chute est la conséquence d’une inadéquation entre la personne vieillissante et la tâche physique qu’elle accomplit dans un environnement donné. Chez un individu donné, elle est rarement liée à une étiologie unique mais résulte de facteurs de risques intrinsèques ou prédisposants modifiables ou non, et de facteurs de risques précipitants occasionnels ou liés à l’environnement. On observe une prévalence augmentée de certains facteurs de risques, notamment de la maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées et de la consommation de psychotropes. La réduction ou l’arrêt de ces médicaments psychotropes, lorsque cela est possible, fait partie de toute intervention multifactorielle visant à prévenir le risque de chute, à domicile comme en institution.

Les conséquences de la chute

L’immobilisation prolongée au sol peut engendrer des conséquences graves chez le senior dépendant en le rendant plus vulnérable :

  • Conséquences physiques :
    • fortes douleurs post chute
    • contusions, hématomes
    • hypothermie du patient
    • déclin fonctionnel
    • risque de fracture, notamment du bassin, de la hanche, du col du fémur
  • Conséquences psychologiques :
    • diminution des capacités fonctionnelles et cognitives, perte de qualité de vie et d’autonomie
    • syndrome post chute, peur de retomber, fragilisation de la personne, perte de confiance en soi
  • Conséquences sociales :
    • restriction d’activité
    • perte de qualité de vie
    • perte d’autonomie

Les chutes et les traumatismes liés aux chutes sont plus fréquentes en établissement d’hébergement que dans le reste de la population âgée. Les chutes et leurs conséquences ont souvent été à l’origine de l’entrée en EHPAD. Elles constituent ensuite une menace pour l’indépendance restante des résidents et leur qualité de vie.

Population en EHPAD

Les EHPAD sont des établissements d’hébergement accueillant des personnes âgées dépendantes. On en compte environ 8 000 en France. Au cours des 2 dernières décennies, les personnes accueillies ont changé : elles sont de plus en plus âgées, 85 ans de moyenne d’âge selon une étude de la DREES réalisée en 2011, et de plus en plus dépendantes.

Les EHPAD qui devraient être avant tout des lieux de vie deviennent progressivement des lieux de soins de plus en plus lourds avec leur impératifs sécuritaires et organisationnels.

En EHPAD, les chutes sont ainsi plus fréquentes qu’à domicile. L’incidence moyenne est évaluée à 1,7 chute par lit et par an (de 0,6 à 3,6).

Les conséquences des chutes sur l’équipe soignante

Les chutes n’entrainent pas toujours de blessures sérieuses mais augmentent sérieusement la charge en soins du personnel soignant. Celui-ci doit non seulement redoubler de vigilance auprès de ces chuteurs et doit intervenir dans la réalisation de tous les actes de la vie quotidienne pour pallier à leur perte d’autonomie.

Les chutes et leurs complications ont un coût financier considérable pour les soins qu’elles engendrent et la prise en charge par la collectivité.

La prévention des chutes en EHPAD

Elle doit mobiliser plusieurs leviers d’action et associer l’ensemble des personnels. Elle doit être inscrite dans le projet d’établissement.

Les principaux leviers d’action pour limiter le risque de chutes en EHPAD sont :

  • la formation du personnel et la coordination des soins
  • l’aménagement des locaux
  • le repérage et la prise en charge individualisée des sujets à hauts risques
  • la prévention de la dénutrition et du déficit en vitamine D
  • le bon usage des médicaments et notamment des psychotropes
  • le maintien des activités physiques régulières
  • la mise en place d’activité d’éveil et de travail de mémoire
  • la mise en place d’animations dans l’établissement
  • le maintien de l’autonomie (toilettes, gestes de la vie quotidienne)

L’aménagement autour du lit, des locaux et la place des nouvelles technologies

Il est incontestable qu’un environnement adapté diminue le risque de chutes du senior dépendant. Il faut s’assurer dans un EHPAD que les espaces de déambulation soient libres d’obstacles, qu’il soit équipé de rampes dans les couloirs et les escaliers mais aussi de barres d’appui dans les salles de bain et les toilettes.

L’éclairage doit être suffisant, les sonnettes d’alarme simples à utiliser et toujours accessibles.

Les fauteuils doivent être munis d’accoudoirs et à une hauteur adaptée au résident. L’environnement immédiat du résident doit être personnalisé en fonction des mensurations du résident. Le travail de l’ergothérapeute est primordial dans l’adaptation du résident dans l’environnement.

La détection des chutes du lit et des sorties de lit devient un élément nécessaire pour mesure l’activité noctune du résident et de prévenir des risques autour de la chute. L’analyse des données de chutes permet d’adapter les traitements et l’univers du résident. En réponse à ce besoin, ClINIBED a conçu le tapis DETECT CHUTE pour détecter la chute du senior en EHPAD.

L’innovation CLINIBED

Membre du ClubsterSanté d’Eurasanté et acteur de la Silver Économie, CLINIBED conçoit et fabrique dans le NORD (Wattrelos 59) des solutions de prévention de chute autour du lit et des produits de confort pour le patient.

Le tapis DETECT CHUTE est une innovation brevetée, il permet d’alerter le personnel soignant dès qu’une personne chute la nuit ou qu’une personne se lève et ne revient pas se coucher. Il s’adresse aux patients ayant des déficiences cognitives (Alzheimer…).

Le personnel alerté peut ainsi intervenir très rapidement dans la chambre soit pour mettre fin à la déambulation du résident soit pour une chute.

Descriptif

Le tapis DETECT CHUTE est un tapis connecté à poser au pied du lit médical. Il détecte les chutes et les sorties du lit du senior désorienté en EHPAD.

Facile à installer, il se place au pied du lit et permet de donner l’alerte en cas de chute ou de déambulation du patient. Il alerte l’équipe soignante sur un téléphone mobile et un ordinateur. L’équipe soignante peut intervenir rapidement dans la chambre. Un logiciel centralise l’activité nocturne de sortie de lit du patient.

Innovation :

  • Tapis intelligent connecté qui détecte l’activité nocturne du patient
  • Logiciel d’analyse et de suivi statistique de l’activité nocture du patient

Sécurité :

  • Sécurité et tranquillité pour le patient et la famille

Confort et praticité :

  • Mousse confortable et amortissante en cas de chute
  • Transportable d’une chambre à l’autre (sac de rangement)
  • Simple à installer et à utiliser
  • Facile d’entretien par spray bactéricide

Efficacité :

  • Ils ont testé pendant 3 mois le tapis DETECT CHUTE et témoignent de son efficacité (EHPAD Clos Saint Jeans à Roubaix – témoignage à la suite de cet article).

Economie :

  • Son installation ne nécessite pas d’investissements lourds
  • Mobile et nomade, il peut s’installer et se paramétrer dans la chambre de son choix
  • Achat ou location, il existe une solution adaptée à chaque besoin

Témoignage EHPAD Saint Jean (Roubaix) – Octobre 2016.

Directrice des Soins : Claire BIALAS

Ergothérapeute : Nadège PERONET

L’essai des tapis DETECT CHUTE a été une expérience enrichissante pour notre EHPAD. Ils ont été installés auprès de plusieurs résidents ayant un lit médicalisé « Alzheimer ». Le test a duré 3 mois. Les tapis ont permis de sécuriser le résident en proposant à la fois un support amortissant les chutes et limitant les déséquilibres en cas de lever et de déplacement sur le tapis. Ils ont eu l’avantage d’être une alternative à la contention sécurisante et efficace.

C’est un outil de travail qui informe de la chute du résident ou de son non-retour qui permet à l’équipe soignante de détecter en temps réel :

  • des chutes de lit
  • des chutes entre le lit et les toilettes
  • des déambulations nocturnes

L’objectif étant d’obtenir une réponse rapide par l’équipe soignante et une tranquillité d’esprit pour le résident et sa famille.

La prise en main est rapide et simple : ainsi les tapis ont pu être utilisés dès réception. Les données recueillies par les tapis ont été ensuite étudiées sur un ordinateur.

Ces données ont pu être traitées en équipe pluridisciplinaire afin d’améliorer nos actions de préventions des chutes et notre reflexion sur la prise en charge des résidents présentant des déambulations nocturnes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *